Comment s'annoncent vos transports après le déconfinement ?
Après huit semaines de confinement, l'économie française ainsi que le quotidien de tous s'apprête à repartir, bien qu'un retour complet à la normale s'avérera être très progressif. Durant ces semaines, la population française, et acteurs économiques ont dû faire preuve d'une grande adaptabilité, et certaines pratiques, jusqu'ici typique de nos quotidiens se sont vues complètement changées.
Le déconfinement dès lors annoncé, les infrastructures et réseaux de transport s'attendent à voir le nombre d'usagers augmenter de nouveau, bien que le télétravail soit toujours encouragé. Les enjeux actuels sont d'assurer le transport de tous, dans des conditions sanitaires optimales.
Vers une diminution de l'usage des transports en commun à long terme ?
Bien évidemment, au vu du contexte sanitaire, à court terme, la majorité des usagers des transports en commun utiliseront moins souvent leur réseau qu'auparavant, voire plus du tout pour certains. En revanche, les acteurs du transport public s’interrogent sur la possible durabilité de cette tendance.
Une étude Kisio du mois de mars évoquait déjà la possible baisse de fréquentation des transports en commun, alors que l'horizon de déconfinement paraissait encore lointain.
David O’Neil, directeur exécutif études et conseils chez Kisio indique même que « c’est ce qu’on voit en Chine où il y a des embouteillages monstres car les gens n’utilisent plus les transports publics ».
L'inquiétude pour les acteurs est vive, dans le même temps magazine Ville Rail et Mobilité parle même d’une « crainte du retour au tout-automobile » dans un article de presse.
Des nombreuses semaines et mois d'observations après le déconfinement permettront d'infirmer ou confirmer cette hypothèse. Dans le cas où celle-ci se confirme sur le long terme, tous les bénéfices écologiques de l’utilisation des transports collectifs seraient alors réduits et limités, si les usagers se reportent vers la voiture individuelle. Une déception et limitation d’efficacité écologique d’autant plus importante au moment où la loi sur la transition énergétique pour une croissance verte (LTECV) votée en juillet 2015 qui impose aux autorités organisatrices l’acquisition de véhicules à faibles émissions à hauteur de 50% dès 2020, et en totalité dès 2025 allait réduire encore plus l’emprunte carbone – déjà maigre – des transports publics.
Maximiser l'offre et lisser la fréquentation
Alors qu'à Lyon, la fréquentation attendue après le confinement est de l'ordre de 30% par rapport à la normale, dès le 11 mai, le Sytral entend remonter l'offre de l'ensemble de ces réseaux à 80% pour Cars du Rhône et Libellule, et à 85% pour TCL.
Cette offre, largement supérieure à la fréquentation attendue devrait permettre de favoriser la distanciation sociale et ainsi limiter le nombre de voyageurs à bord d'un même véhicule.
En parallèle, des discussions sont menées conjointement avec les entreprises du secteur afin de minimiser le nombre d'usagers via la poursuite du télétravail, et de lisser la fréquentation sur la journée en étalant les heures de prise de poste pour ceux devant se rendre en entreprise.
Favoriser la distanciation sociale et assurer la protection des usagers et personnels
Diverses mesures sont mises en place afin d'inciter les usagers au respect de la distanciation sociale, autant que possible. Une série d'affichages est peu à peu déployée sur le réseau afin de rappeler les gestes barrières à bord, comme de n'occuper qu'un siège sur deux, laisser les autres voyageurs descendre avant de monter ou encore se tenir à distance.
D'autre part, afin de garantir un espace de voyage propre pour les usagers et personnels, le nettoyage est de nouveau renforcé. La désinfection de l'ensemble des points de contact sur le réseau sera quotidienne, et le nettoyage des rames de métro en exploitation va être instauré aux terminus, et possiblement de même pour les bus et tramways. Les autres mesures de protection comme la montée par l'arrière dans les bus et cars ou l'ouverture des portes automatiques en stations seront maintenues.
Enfin, le réseau lyonnais entend rendre l'accès aux outils de protection au plus grand nombre.
Pour les masques, des distributions ponctuelles devraient avoir lieu, à destination des usagers n'en disposant pas. De plus, les distributeurs d’encas aux stations de métro vont être reconvertis en distributeurs de kits de masques et gels hydroalcooliques, à un prix approximant les 3€. Enfin, des bornes de désinfection des mains en libre-service sont en cours d'installations dans les principales stations du réseau.
Communiquer et rassurer
Même si des mesures particulières de précaution sanitaires sont instaurées sur le réseau, l'enjeu est également de rassurer les usagers, afin qu'ils puissent continuer d'utiliser leur réseau sans crainte, et cet enjeu trouve notamment réponse au moyen de la communication vis-à-vis de ceux-ci.
Ainsi, d'une part pour inciter au respect des gestes barrières, mais également pour informer les usagers des mesures prises sur les réseaux, des campagnes d'affichages sont déployés à bord des véhicules et sur les infrastructures de transport.
En complément de ces mesures, 150 à 200 personnels devraient être sur le terrain dès le 11 mai pour guider, accueillir et sensibiliser les usagers aux gestes barrières.
Favoriser l'usage des modes doux avec l'urbanisme tactique
Afin de limiter la fréquentation des réseaux de transports publics, et ne pas voir l'usage de l'automobile monter en puissance pour les déplacements, l'usage des modes doux est incité par diverses mesures d'urbanisme tactique. Ainsi, la métropole de Lyon aménage actuellement 11 km de pistes cyclables supplémentaires, puis jusqu'à 70 km dans les prochaines semaines. De plus, l’élargissement de trottoirs devant les commerces et écoles est annoncé, ainsi que, la mise en place de nouvelles zones 30 ou zones piétonnes.
