Quel sera le réseau TCL de demain ?
Ce jeudi 10 mars 2022 est une date historique pour le réseau de transports en commun lyonnais. Son futur allotissement a été acté par le Sytral en conseil d'administration.
Cette décision qui continue d'inquiéter les agents du réseau a engendré un nouveau mouvement social cette même journée.
Quel est ce projet d'allotissement ?
Jusqu'à l'été 2024, le réseau TCL restera exploité par un seul opérateur (Keolis Lyon) par contrat de délégation de service public
Seul le territoire de l'Est Lyonnais (CCEL) fait l'objet d'un contrat distinct, puisqu'il est opéré par l'entreprise Berthelet.
Depuis fin 2020, l'autorité organisatrice des transports (devenue AOMTL) étudie l'opportunité et la faisabilité de découper cette délégation de service public en plusieurs lots.
L'objectif principal étant d'assurer une meilleure concurrence, en permettant à de plus petits opérateurs de transport de candidater à l'exploitation d'une partie du réseau TCL.
Pour le prochain contrat, le réseau TCL sera ainsi alloti.
Quels seront les lots ?
Confirmé et délibéré ce 10 mars 2022 en conseil d'administration, le réseau TCL de demain sera ventilé en 3 lots :
• 1 lot regroupant l'exploitation des modes lourds (métro, funiculaire, tramway, et Rhônexpress).
• 1 lot regroupant l'exploitation des bus et trolleybus.
• Les activités transverses de pilotages, commerciales et marketings seront regroupées sous la forme d'une Société Publique Locale, dans laquelle le Sytral devrait être plus impliqué pour permettre la bonne coordination des missions des différents opérateurs, notamment en matière d'offre de transport.
Une décision qui créer le désaccord social
Cette décision continue d'inquiéter les personnels du réseau TCL.
Ils évoquent notamment le risque de tensions sociales par la "mise en concurrence" des salariés - hier d'une même entreprise - et qui demain travailleront pour un même réseau, mais sous différentes organisations du travail, conditions sociales et d'emploi en fonction de l'opérateur du lot auxquels ils appartiennent.
Ils craignent également de voir leurs possibilités d'évolution se complexifier. Pour passer de la conduite bus au tramway par exemple, ils risqueront de devoir changer d'employeur pour effectuer cette évolution de carrière. Quid de l'avenir des postes en alternance contrôle-conduite, ou conduite bus-tramway ?
La principale source d'inquiétude des agents reste le devenir des acquis sociaux.
Si le Sytral a récemment proposé l'instauration d'un pacte social - dont l'objectif est de maintenir a minima les garanties sociales en place par les nouveaux opérateurs - afin que la concurrence ne se fasse pas sur ces aspects au détriment du personnel, le mouvement social de ce jeudi 10 mars semble montrer que cette mesure n'a pas suffi à les rassurer.
Quels changements pour l'usager ?
A priori, cet allotissement n'implique aucun changement pour l'usager du réseau TCL
Le président du Sytral l'a confirmé, un seul titre de transport permettra toujours de voyageur sur l'ensemble du réseau, peu importe le mode utilisé.
Concernant le sujet du Rhônexpress, même si son exploitation est intégrée au lot des modes lourds TCL, compte tenu de la spécificité de la desserte, une tarification spécifique devrait continuer de s'appliquer.
Des effets de bord possibles ?
Si l’allotissement du réseau ne fait pas apparaître d'impacts majeurs pour l'offre de transport du réseau TCL, il n'en reste pas moins que d'un point de vue technique, son exploitation sera réellement fractionnée.
Quid des effets de synergie de l'exploitation par un seul acteur ?
Le réseau de demain saura-t-il être toujours aussi résilient, performant et réactif ?
Quid de sa cohésion - notamment en cas de situation perturbée - où le mode bus prend le relais sur le mode lourd ? Puisque différentes entreprises - ayant aussi des intérêts économiques qui leurs sont propres - vont intervenir, la cohésion et solidarité entre les modes sera-t-elle affectée, au détriment des usagers ?
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